Loin des sentiers battus où s’épanche une rhétorique conformiste et convenue, cette préface se veut l’écho lucide et ardent d’un engagement sans complaisance envers les sciences sacrées. Las de la « culture de la précaution » et des verbiages mièvres qui cantonnent l’astrologie, l’alchimie, l’étude de la Kabbale, de la magie et de la théurgie à un spectacle inoffensif, notre propos entend renouer avec la force vivifiante des rites et des initiations qui, depuis l’Antiquité, combattent l’obscurantisme et les simplifications dualistes “Bien Mal ou bien pas bien”. Attention : le Mal existe, vous ne le trouverez pas ici, si c’est votre recherche : Passez votre chemin. L’ombre est en nous Elle, si vous voulez dépasser les suppositions à son sujet et entrer dans le DUR, vous êtes au seuil du bon escalier. 

Dans le sillage des mystères d’Éleusis et d’Orphée, la démarche ésotérique est un acte de libération avant tout : libération des peurs archaïques – peur de la mort, peur des pulsions sexuelles, peur de la disette matérielle et de l’oubli social – que les tabous, de tout temps, ont incarcérées sous le joug du silence. Les bacchanales dionysiaques, loin d’être des débordements libertins dépourvus de sens, incarnaient une catharsis profonde, un rituel de mort et de renaissance où l’initié, confronté à ses instincts, renouait avec l’élan vital primordial (Károly Kerényi, Les Mystères de Dionysos). Loin des fleurs bleues et de la sentimentalité creuse, ces pratiques exigeaient rigueur intérieure, et un regard clair sur sur l’Humaine Nature. Une praxis qui résidait précisément dans la force de l’Intention et non dans l’apparat rituel.

L’astrologie, l’alchimie et la Kabbale ne se limitent pas à des disciplines spéculatives : elles constituent des armes de pénétration symbolique et métaphysique, des outils pour sonder l’inconscient personnel et collectif. Laisser apparaître à nous la Conscience et la Divine Présence est un but en soi, encore faut-il  démasquer les mécanismes de domination et les idéologies qui entravent la route.
La carte du ciel n’est pas un simple horoscope plaisant, mais un mandala vivant où se reflète la « cosmopoïesis » – l’oeuvre de l’homme qui ré-ordonne le chaos de sa destinée (Hermès Trismégiste, Corpus Hermeticum II, Poimandrès). L’alchimiste, quant à lui, n’est pas un manufacturier de métaux précieux, mais un architecte de l’âme, oeuvrant à la transmutation intérieure, cet Opus Magnum que les Pythagoriciens décrivaient comme une « épuration des passions » et une élévation de l’âme vers l’Un (Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres).

Ce combat contre l’ignorance ne cède en rien à la complaisance : l’obscurantisme se nourrit des mauvaises intentions, de la perversion et de l’inversion accusatoire que ne manquent pas de proférer ceux qui, craignant la puissance de ces traditions, les caricaturent et les diabolisent. Mais la menace ne vient pas de l’ésotérisme, elle émane de ceux qui refusent la radicale exigence d’authenticité qu’il impose. L’initié, conscient de ses ombres et fidèle à ses aspirations profondes, n’a d’autre ambition que de participer, selon le sens kabbalistique de Tikkoun – la réparation du monde – dans une démarche humble et responsable.

Forgé par l’étude et la pratique je conçois ma tâche ainsi : ne pas de prodiguer des conseils aseptisés ni asséner des promesses chimériques. Elle ne saurait encore moins être réduite au résultat pondu par un automate conversationnel. Rien ne remplace l’expérience humaine, avec ses fractures et ses éclats de joie. L’accompagnement que je propose se nourrit de l’honnêteté de l’échange, de l’exploration sans concession de vos résistances, et de la mise en mouvement effective de votre volonté transformatrice.

L’intention et la noblesse du Coeur ne résident pas dans la forme extérieure du travail, mais dans la tension intérieure qui l’irrigue. C’est cette force discrète et puissante qui garantit la solidité du cadre, trace la voie d’une ascèse vivante et permet à chaque quêteur, à l’image des néophytes d’Orphée, de renaître à soi-même. Dans cet esprit, je vous convie à dépasser la moralisation étouffante de la bien-pensance, à affronter vos tabous avec courage, et à vous engager dans une praxis ésotérique qui ne se contente pas de fleur bleue, mais engage l’être tout entier dans l’aventure sacrée de l’initiation.